La mort du citoyen afro-américain George Floyd, tué par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis aux États-Unis, a embrasé tout le pays, théâtre à la fois de violences et de manifestations pacifiques. Ces très importantes manifestations ont essaimé à l’étranger et en France, où l’affaire Adama Traoré a resurgi dans l’actualité.
Le contexte social américain
Depuis des générations, les Afro-américains subissent de la discrimination. En 30 ans, le nombre de diplômés noirs a certes doublé de 10 à 22 %, mais reste deux fois inférieur au nombre de diplômés blancs. Les jeunes Noirs font le choix d’étudier dans des universités dédiées, créées avec le mouvement des droits civiques afin de former une élite noire malgré le racisme.
Fortement impactés par la crise économique résultant de l’épidémie de coronavirus, les Afro-américains sont souvent des magasiniers, caissiers, préposés au ménage, éboueurs, livreurs, etc. Ces emplois mal payés ne peuvent pas être effectués en télétravail et ne donnent pas accès au droit à la santé.
De plus, persiste un racisme endémique porté par le suprémacisme blanc, qui a fréquemment conduit à des violences contre les individus considérés comme « non blancs ». 259 personnes noires ont été tuées par la police en 2019 selon le site Mapping police violence. Toutes ces affaires récentes et celles plus anciennes ravivent le passé de la ségrégation raciale des États-Unis.
L’affaire George Floyd
Suffoquant avant de mourir, George Floyd, menotté à terre, a été étranglé par le genou d’un policier. La vidéo du drame a déclenché aux États-Unis des manifestations contre les forces de l’ordre dans 140 grandes villes américaines. De nombreux défilés se sont déroulés sans heurts, mais plusieurs fois l’affrontement a dégénéré en une escalade de la violence. Le président Trump a fait déployer la Garde nationale dans plus de deux douzaines de métropoles.
Dans certaines villes, des images de solidarité entre des manifestants et des policiers mettant le genou à terre, ont fait le tour des réseaux sociaux. Beaucoup de jeunes, nombre de Blancs et de Noirs, ont scandé des revendications de justice raciale et sociale.La poursuite visant le policier Derek Chauvin a été requalifiée de « meurtre non prémédité »et ses trois collègues inculpés pour complicité. Au Congrès, le frère de George Floyd a imploré les parlementaires d’« entendre les appels de la rue à réformer les forces de l’ordre ».
L’onde de choc en France
Plus de 23 300 manifestants ont défilé en France, protestant contre le décès de George Floyd et celui d’Adama Traoré, jeune homme noir mort peu après son interpellation par trois gendarmes en 2016.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé le 8 juin une sanction des forces de l’ordre pour tout acte ou propos motivé par du racisme et la fin de la méthode d’interpellation de clé d’étranglement. Et le comité pour Adama Traoré réclame « la mise en examen des gendarmesqui ont procédé à l’arrestation du jeune homme décédé », l’interdiction de toutes les techniques d’immobilisation et une réforme de la police.
Conclusion
Où placer le curseur entre la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens lors d’une opération de maintien de l’ordre ? Déjà début 2020, le président Macron infléchissait son discours de fermeté en appelant les forces de l’ordre à « l’exemplarité » avec un « usage juste et proportionné de la force ». Quoique la cote de confiance des Français en la police reste élevée, le sentiment de racisme ou d’injustice est bien réel. Des formations sur mesure, une police de proximité, voire une véritable réforme de la police sont des axes de réflexion pour l’avenir
Les avantages d’une formation du Cours Servais
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