Soumis au confinement comme l’ensemble de la population française, les territoires urbains en proie à des difficultés sociales vivent l’enfermement avec peine. Les rapports souvent conflictuels avec les forces de l’ordre prennent une dimension explosive dans certains départements, notamment en Île-de-France, avec des affrontements en nette augmentation.
Le difficile confinement dans les « cités »
Le confinement consiste à vivre en vase clos tout au long de la journée avec des possibilités de sortie très réduites. Il est de fait beaucoup plus facile de rester confiné lorsque l’on habite une zone rurale dans une villa avec jardin. Dans les quartiers les plus populaires, en revanche, les immeubles d’habitation sont souvent composés d’appartements ne dépassant pas plus de trois pièces. Cela rend le confinement très difficile, ceci d’autant plus que les jeunes qui habitent ces quartiers sont habitués à sortir tout au long de la journée et à ne cohabiter avec leur famille qu’au moment du repas et au coucher.
Même si la vie n’est pas exactement la même qu’en temps normal, tout n’est pas arrêté comme on peut parfois le constater dans certains centres-villes. Il n’est pas rare de voir des rassemblements de jeunes, notamment, en bas des barres d’immeubles.
Les familles sont obligées d’aller faire les courses alimentaires en dehors de la cité, ce qui engendre des déplacements fréquents, souvent dans des transports en commun dans lesquels les distances de protection ne peuvent pas toujours être respectées. Cela a pour effet d’augmenter le risque de contamination de ces populations fragiles.
Montée de la violence en Île-de-France
Le climat anxiogène véhiculé par la crise actuelle ne permet pas de vivre dans des conditions apaisées, ce qui peut avoir pour conséquence la cristallisation de situations et l’augmentation de certaines violences. Les forces de l’ordre observent régulièrement des regroupements de jeunes qui sont las de l’isolement forcé, qui préfèrent se rassembler dans leur quartier, car s’ils vont se promener au-delà, ils risquent une amende face à une forte présence policière en dehors de leurs cités.
Dans certains quartiers sensibles, la présence des forces de l’ordre est mal vécue comme le démontre la prise à partie de policiers à Grigny le lendemain d’une opération d’ampleur pour non-respect du confinement menée par les CRS.
Le 20 avril, suite à l’interpellation d’un motard qui s’est mal passée ce dernier ayant heurté la portière ouverte du véhicule de police, la situation s’est embrasée à Villeneuve-la-Garenne. Les habitants du quartier ont estimé qu’il s’agissait d’une bavure policière, ces derniers auraient volontairement stoppé le motard en ouvrant la portière.
Autre phénomène sur l’Île–Saint–Denis, où des policiers ont tenu des propos fortement racistes à l’égard d’une personne qui avait plongé dans l’eau pour leur échapper. Ces policiers ont été suspendus et une enquête est ouverte à leur encontre par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Selon Olivier Klein, maire de Clichy–sous-Bois, la situation peut déraper à tout moment suite à un incident avec la police ou si la crise sanitaire s’amplifie, rendant les conditions de vie encore plus difficiles.
Conclusion
Nous vivons aujourd’hui une crise très importante, et l’heure est au travail sur le vivre-ensemble dans tous les territoires, plutôt que sur la division. Notre pays va devoir se reconstruire économiquement dans les prochaines semaines. Espérons cette crise sanitaire aura permis de réfléchir au moyen de rendre notre société meilleure et moins violente, et surtout d’associer le plus grand nombre à la reprise.
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