L’École nationale d’administration a été créée il y a plus de 70 ans par Charles de Gaulle, notamment pour assurer un recrutement transparent et basé sur le mérite aux postes de la haute administration. Néanmoins, plusieurs décennies après, le fonctionnement de l’école fait débat, à tel point que le Président a décidé de la supprimer et de bâtir un nouveau modèle.
L’école des hauts fonctionnaires
L’École nationale d’administration (ENA) est créée en 1945 par le Général de Gaule dans la volonté de transformer la « machine administrative française ». Il s’agissait alors de démocratiser le recrutement des hauts fonctionnaires de l’État en créant une école de formation spécifique dont le recrutement s’effectuerait par concours pour garantir l’égalité des chances. Depuis sa création, l’ENA a formé plus de 7 000 hauts fonctionnaires et quatre Présidents de la République ont fréquenté les bancs de la prestigieuse institution.
La gouvernance de l’ENA est assurée par un conseil d’administration qui comprend notamment des personnalités choisies pour leurs compétences et des parlementaires de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen.
« En 1945, une des raisons de la création de l’ #ENA, c’était de l’ouvrir à la société, à une plus grande diversité sociale, et aux femmes. On ne peut pas dire que c’est une réussite brillante », David Brunat, écrivain et conseiller en communication
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Les emplois offerts aux 87 élèves sortant chaque année de l’ENA concernent, pour 15 candidats, trois grands corps de l’administration française : le Conseil d’État, l’Inspection des finances et Cour des comptes. Les autres postes proposés concernent les tribunaux administratifs, les différents ministères, les préfectures, les ambassades, la ville de Paris… Les élèves choisissent leurs postes en fonction de leurs souhaits, ainsi que de leur position dans le classement.
Suppression de l’école et formule 2.0
Pour Emmanuel Macron, l’établissement est à bout de souffle et n’assure pas une représentativité sociale des élèves suffisante. Une profonde réforme est en discussion.
« Il faut supprimer l’ENA », confirme Emmanuel Macron. Il plaide pour « refonder le recrutement des fonctionnaires » pic.twitter.com/c4YhZLEsCA
— franceinfo (@franceinfo) 25 avril 2019
Ainsi, de grandes transformations sont à l’étude :
– La création d’une nouvelle structure de type « école des services publics », qui permettrait un passage commun de tous les futurs hauts fonctionnaires (élèves de l’ENA, de la magistrature…) dans une même structure.
– Le renforcement des mesures de discrimination positive afin de favoriser plus fortement l’accès aux personnes des zones d’éducation prioritaires.
– La réforme des modalités de sorties à l’ENA : les meilleurs élèves ne rejoindraient plus automatiquement les grands corps, mais devraient tout d’abord faire leur preuve.
Conclusion
L’actuel directeur de l’ENA rappelle que l’institution se transforme régulièrement afin de diversifier le recrutement, et que la création de l’école en 1945 était destinée à mettre fin à « un système de cooptation » des hauts fonctionnaires qui pourrait bien réapparaître en cas de suppression de cette école. Le nouveau modèle en cours de réflexion devra prendre en compte ces points essentiels.
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