Second et dernier président de la IVe République, le mandat de René Coty, bien que court, aura marqué la politique française. Retour sur le parcours d’un modéré au cœur du pouvoir.
Un enfant du Havre
Avant de devenir le dernier président de la IVe République, René Coty était avocat et liquidateur de société commerciales au coeur de sa Normandie natale. De taille imposante, René Coty était un homme aimé de tous et loin de penser à un tel destin. Passionné des fleurs et de musique, violoniste aguerri, il aura avec sa femme Germaine marqué les français par son dévouement et sa simplicité. Il fit le moins possible appel aux domestiques et sa famille n’occupera seulement que quatre pièces au premier étage de l’Elysée pendant l’ensemble de son presque quinquennat.
En route vers l’Élysée
Il aura fallu sept jours au Congrès pour réussir à s’entendre sur le nouveau Président de la République. C’est le 17 décembre 1953 à Versailles, que députés et conseillers de la République se sont réunis afin de désigner le successeur du président Vincent Auriol.
En lice, huit candidats. Laniel (Président du conseil sous l’étiquette indépendant), Cachin (communiste), Fourcade (indépendant), Kalb (Rassemblement du Peuple Français), Médecin (indépendant), Naegelen (socialiste), Bidault (Mouvement Républicain Populaire) et Delbos (radical).
Si c’est le socialiste Marcel Naegelen qui arrive en tête au premier tour, c’est bien le sénateur René Coty qui remporte l’élection après le retrait de Joseph Laniel puis de son remplaçant Louis Jacquinot. C’est finalement au 13e tour de scrutin que René Coty fut largement élu. A la surprise générale.
Germaine
Alors que son mari était en route vers l’Elysée dans un costume froissé (certain de ne pas être élu, il n’avait prévu aucun habit), les journalistes se sont précipités chez lui pour aller à la rencontre de la nouvelle Première dame du pays. Germaine Coty, née Germaine Alice Corblet, accueillera les nombreux reporters les mains enfarinées : elle était entrain de faire une tarte pour son mari.
Populaire et souriante, Germaine Coty fût une véritable force de communication pour le président. Souvent appelée « Madame sans Gaine», elle a su conquérir les français par son authenticité, sa générosité et sa légendaire gentillesse. Elle décédera en novembre 1955.
Guerre d’Algérie
En 1958, la guerre d’Algérie est à son paroxysme. Dans la crainte d’un coup d’Etat militaire suite au putsch d’Alger, René Coty fait appel au général Charles De Gaulle en le nommant président du conseil en lieu et place de Guy Mollet. Il lui confiera la lourde tâche de constituer un nouveau gouvernement.
La Constitution de la Ve République est proclamée le 4 octobre. L’article 91 qui stipulait une expiration des fonctions présidentielles à l’issue de l’élection du nouveau président, fit interrompre le septennat de René Coty laissant place au général De Gaulle.
Victime d’une crise cardiaque, René Coty s’éteindra chez lui, au Havre, quatre ans plus tard. Lors des obsèques, le général De Gaulle citera Jean de La Bruyère pour lui rendre hommage : « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donne force et relief. »
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