Le plan Vigipirate trouve son origine dans une instruction ministérielle de 1978 qui organisait un dispositif d’alerte à destination des autorités déconcentrées et des chefs d’établissements publics et privés. Un premier plan gouvernemental dit « pirate » a été adopté en 1981. Cet instrument d’orientation permettait de faciliter les décisions du Premier ministre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans les années 1990, avec la première guerre du Golfe, la menace terroriste s’est faite plus pressante et s’est concrétisée, notamment, par deux attentats. Dans ce contexte troublé, il a été décidé de renforcer le dispositif existant et c’est ainsi qu’est apparu le Plan Vigipirate.
Qu’est ce que le plan Vigipirate
Ce plan est un instrument de planification destiné à organiser la réaction des autorités publiques ainsi que de tous les opérateurs intéressés face à la menace terroriste, en France et à l’étranger. Ainsi, le plan Vigipirate poursuit trois objectifs :
- assurer en permanence une protection adaptée des citoyens, du territoire et des intérêts de la France contre la menace terroriste
- développer et maintenir une culture de vigilance de l’ensemble des acteurs de la Nation afin de prévenir ou de déceler le plus en amont possible toute menace d’action terroriste
- permettre une réaction rapide et coordonnée en cas de menace caractérisée ou d’action terroriste, afin de renforcer la protection, de faciliter l’intervention, d’assurer la continuité des activités d’importance vitale et donc de limiter les effets du terrorisme
Initialement, le plan Vigipirate définissait deux niveaux de vigilance déterminant des mesures particulières : Vigipirate simple et Vigipirate renforcé. Mais cette dichotomie sera enrichie par la suite et en 2003, ce sont quatre niveaux d’alerte qui seront établis, chacun correspondant à une couleur : jaune, orange, rouge et écarlate. En 2014, le code d’alerte du plan Vigipirate est simplifié : il n’existe désormais plus que deux niveaux.
Les actions du dispositif Vigipirate
En 2014, le plan Vigipirate a fait peau neuve. Formellement, il se décompose en deux parties : la première est un document public qui vise à informer la population des mesures de protection et de vigilance qui la concernent. La seconde partie est un document confidentiel à destination des pouvoirs publics et des opérateurs d’importance vitale et précisant les modalités de mise en œuvre des mesures préconisées.
On l’a dit, le nouveau plan Vigipirate est une version simplifiée prévoyant deux niveaux : la vigilance et l’alerte-attentat.
La vigilance est la posture permanente. Ainsi, dans ce cadre, des mesures sont mises en œuvre afin d’assurer la sécurité de la population au quotidien, mesures qui pourront être renforcées ponctuellement sur certains secteurs en fonction des renseignements obtenus.
Le second niveau, l’alerte attentat, est appliqué lorsque des projets d’actions terroristes sont découverts par les services de renseignements ou des attentats perpétrés sur le territoire national.
Dans le cadre du nouveau Plan Vigipirate, une signalétique a été établie. Ainsi, dans l’espace public, un logo en forme de triangle rouge portant la mention Vigipirate permettra d’identifier quel niveau du dispositif est actuellement mis en œuvre. Cette nouvelle signalétique participe d’une démarche d’améliorer l’information du public de telle manière que la population comprenne les contraintes qui pourraient lui être temporairement imposées.
Pour en savoir plus
Sécurité : Vigipirate relooké (1Le Parisien)
Le plan Vigipirate s’adapte à la cybercriminalité (1Les Echos)