La situation de Mayotte, 101e département français, est très préoccupante. Elle l’est à plusieurs titres : sur le plan intérieur comme sur le plan de la politique internationale. Le 15 mai 2018, la ministre des Outre-mer présente son plan de rattrapage de 1,3 milliard d’euros pour le département de Mayotte.
Des tensions face à une départementalisation incomplète
Sur le plan intérieur, l’exaspération en matière de sécurité des biens et des personnes, d’immigration illégale continue, de chômage et de ralentissement économique, a débouché sur des réactions populaires très vives dès février dernier, conduisant au blocage de la circulation sur l’île.
Afin de renouer le dialogue et de trouver une issue à la crise, un nouveau préfet de Mayotte a été nommé. Sur le plan extérieur, les échanges restent très tendus entre la France et la République des Comores, concernant l’immigration massive clandestine des Comoriens vers Mayotte et les expulsions du territoire.
Par ailleurs, la départementalisation demeure incomplète. Bien que la création du département de Mayotte date du 31 mars 2011, le bilan dressé par la Cour des comptes en 2016 est accablant : surcoût bureaucratique, masse salariale publique hors de contrôle, PIB public hypertrophié… Les questions lancinantes concernent l’éducation et l’action sociale.
Un plan de rattrapage et de développement
Ce plan se décompose en six chapitres : sécurité, justice et immigration, santé et social, éducation et formation, logement, infrastructures, institutions et services de l’État. Il comprend 53 engagements et 125 actions pour un coût global de 1,3 milliard d’euros.
Concernant l’immigration comorienne, le plan prévoit la mise en place de la police de sécurité au quotidien. Un nouveau sous-préfet prendra ses fonctions, spécifiquement chargé de la lutte contre l’immigration clandestine.
L’offre de soins va être renforcée avec, à partir de 2020, la création d’une agence de santé. Un programme de santé publique va être élaboré ; 200 millions d’euros seront consacrés à la modernisation du centre hospitalier de Mayotte. La couverture médicale des Mahorais va être améliorée avec une gratuité des soins, et à partir de 2022 une couverture maladie universelle.
Pour le social, l’objectif est la convergence progressive des prestations et minima sociaux avec ceux de la métropole. En 2019, un fonds de développement social permettra d’investir dans les domaines de la parentalité, de l’éducation et de la prévention sanitaire ainsi que dans des dispositifs d’accueil de la petite enfance. 500 millions d’euros seront consacrés aux constructions scolaires.
Concernant la formation, une direction régionale de Pôle emploi va être créée avec la mise en place de formations et d’un dispositif « Cadres avenir » pour répondre aux besoins de cadres locaux.
Les crédits de la politique du logement vont être augmentés de 50 % avec également des mesures d’urgence de destruction et de construction pour s’attaquer aux bidonvilles.
L’État s’engage à favoriser le développement des transports en commun et prévoit un plan pluriannuel d’investissement pour les infrastructures et les réseaux d’assainissement de l’eau et la gestion des déchets.
Enfin, l’État apporte un soutien immédiat aux entreprises qui ont été éprouvées par les mouvements sociaux. Des zones franches vont être renforcées, les filières pêche et agriculture seront également relancées.
Conclusion
Ce dispositif se veut une « réponse durable » à « un échec des politiques publiques depuis de nombreuses années ». Il traduit la volonté du Gouvernement d’avoir « une vision à plus long terme ». Ce plan ne constitue cependant qu’une étape.
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