Suite au refus d’une évolution statutaire par la Garde des sceaux et dénonçant leurs conditions de travail qui se dégradent de jour en jour, les surveillants pénitentiaires ont fait preuve d’une impressionnante mobilisation ce jeudi soir.
Acte I
L’acte I a débuté ce jeudi soir devant l’une des plus grandes prisons d’Europe, à Fleury-Mérogis. Un nouveau mouvement qui pourrait prendre de plus en plus d’ampleur en France un an après le conflit social qui a durement marqué le monde pénitentiaire.
La fronde a commencé il y a plusieurs jours lors d’une rencontre entre la ministre de la Justice et trois syndicats des surveillants pénitentiaires. Réclamant le passage des surveillants de la catégorie C de la fonction publique à la catégorie B, et le passage à la catégorie A pour les officiers, les groupements se sont vu fermer la porter au nez par la Garde des sceaux.
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Mobilisation
Selon Nicole Belloubet, cette évolution statutaire « aurait pour effet d’interdire le recrutement de personnes n’ayant pas le baccalauréat ». Toujours selon la ministre de la justice, actuellement « 36 % des surveillants embauchés ne sont pas titulaires de ce diplôme. Il n’est pas possible de renoncer à un tiers du vivier de recrutement dans une période où il faut recruter massivement pour compenser les départs à la retraite, combler les vacances de poste et armer les 15.000 nouvelles places annoncées dans le cadre de la loi de programmation et de réforme de la justice ».
Pour Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO-Pénitentiaire, le rendez-vous fut amer. « Nous sommes tous sortis complètement ahuris de cette réunion, qui ne s’est pas bien passée du tout. […] On a dit à la ministre qu’on allait se mettre en ordre de bataille ». Promesse tenue.
#FleuryMérogis (91) nouvelle poussée de colère des surveillants pénitentiaires l’accès à la prison bloqué. Aucun accès des détenus #Prison pic.twitter.com/AGisN65i3h
— LINE PRESS (@LinePress) 31 janvier 2019
L’appel à la mobilisation a donc été largement entendu par les surveillants qui se sont rassemblés devant plusieurs établissement pénitentiaires. Des barricades se sont dressées ce jeudi soir et ce vendredi matin sur les chemins menant aux maisons d’arrêt de Fleury-Mérogis, Angoulême, Sarreguemines ou encore d’Aix-en-Provence. Le blocage dénonçant le mépris de l’autorité gouvernementale vient donc s’ajouter aux multiples revendications des gilets jaunes. A cette comparaison, Thibault Capelle, surveillant de prison et secrétaire local Force Ouvrière à Fleury-Mérogis a répondu au média russe Sputnik présent sur place : « Notre mouvement de grogne dure depuis bien plus longtemps », auquel il a ajouté que « Cela durera jusqu’à ce que la ministre comprenne. Ce soir, on a commencé sur Fleury, on va passer le message pour tous les établissements de la France […] On n’est pas prêt à crever pour un salaire de misère ».
Angoulême : des surveillants pénitentiaires mobilisés devant la maison d’arrêt https://t.co/kQDn09bIfT pic.twitter.com/8dQ2rS1cl7
— Sud Ouest Charente (@SO_Charente) 1 février 2019
Les surveillants pénitentiaires devraient toutefois lever le camp avant le début du week-end, promettant au passage de recommencer « dès qu’on aura des instructions nationales » comme l’a souligné Julien Fringan, membre FO.
Dans ce sens, l’intersyndicale se réunira à nouveau le lundi 4 février pour durcir le mouvement et le planifier sur la durée.
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