Les actes de délinquance existent depuis plusieurs siècles. C’est à cet effet qu’ont été rapidement créés les services de police et de gendarmerie. Reste que ces services se doivent d’évoluer et de trouver des parades afin de lutter contre les contrevenants à la loi toujours plus astucieux et mieux organisés.
Afin de gagner encore plus en efficacité, un nouveau pôle vient d’être mis en place et inauguré par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve le 21 mai 2015 : il s’agit du nouveau pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.
1. Les modalités d’une enquête
Les enquêtes passent le plus souvent par des moyens classiques comme les auditions de témoins ou de personnes suspectes, des perquisitions qui permettent de rechercher un certain nombre d’éléments dans un lieu donné après autorisation d’un magistrat.
D’autres moyens existent depuis quelques décennies, comme les portraits-robots, la recherche d’empreintes digitales ou les écoutes téléphoniques par exemple. L’ensemble de ces moyens d’enquête est encadré par la loi de façon à ne pas contrevenir aux libertés individuelles ; c’est d’ailleurs à ce titre que se sont exprimés les opposants à la récente loi sur le renseignement.
Reste que tous ces moyens n’ont pas toujours une fiabilité absolue laissant, plus ou moins, de place à la subjectivité ou à l’interprétation. C’est pour cela que les services chargés des enquêtes ont dû acquérir des techniques nouvelles et modernes.
2. La création d’un pôle judiciaire des « experts » de la gendarmerie nationale
Les 555 experts du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (1PJGN) viennent de déménager de Rosny-sous-Bois vers Pontoise dans près de 20 000 mètres carrés de locaux flambant neufs.
Le PJGN est composé à la fois d’un laboratoire de pointe (1IRCGN), d’un central du renseignement criminel (1SCRC) et d’un centre de lutte contre les criminalités numériques amené probablement à se développer.
Ces « experts » français qui représentent plusieurs corps de métiers comme des médecins légistes ou biologistes, des experts en informatique ou des analystes sont amenés à intervenir sur l’ensemble du territoire national ou à l’étranger.
L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (1RCGN) travaille dans quatre directions principales :
– il est chargé d’effectuer les examens scientifiques ou les expertises nécessaires à la conduite des enquêtes judiciaires (1analyse d’ADN par exemple) ;
– il est susceptible d’apporter aux enquêteurs le soutien nécessaire à un déroulement efficace des différentes constatations ;
– il concourt directement à la formation des techniciens en identification criminelle et enfin,
– il poursuit dans les différents domaines de la criminalistique les recherches indispensables au développement des matériels et techniques d’investigation criminelle.
Le service central de renseignement criminel (1SCRC) a pour rôle d’exploiter les informations qui remontent du terrain ; cela lui permet d’alimenter les bases de données et fichiers nationaux qui sont utilisés par les forces de l’ordre. Ce service renferme en son sein une division spécialisée dans l’analyse prédictive qui consiste à prédire l’avenir avec pour objectif de mieux prévenir le risque par une meilleure répartition des effectifs.
Le centre de lutte contre les criminalités numériques (1C3N) a pour rôle de surveiller Internet et notamment les prédateurs sexuels grâce au centre national d’images pédopornographiques ; il lutte également contre toutes les formes de délinquance numérique et il pilote aussi l’ensemble des enquêteurs en technologies numériques qui interviennent quotidiennement sur le terrain.
Ces spécialistes qu’ils travaillent sur des matières anciennes comme la biologie ou les mathématiques ou qu’ils se soient formés sur des nouvelles technologies informatiques font partie des personnels indispensables pour compléter les enquêteurs de terrain grâce à leurs compétences techniques. C’est d’ailleurs à ce titre qu’ils apparaissent toujours plus dans les séries télévisées françaises ou américaines.