Mission « sécurité » : un budget 2020 en hausse

Après avoir longtemps été séparées dans deux ministères différents (Intérieur et Défense), nos deux principales forces de sécurité sont placées sous l’autorité du ministre de l’Intérieur depuis 2009. Les gendarmes ont cependant gardé leur statut de militaires, et continuent à ce titre d’intervenir dans un environnement très large : sécurité publique, police judiciaire, maintien de l’ordre.

Les fonctionnaires de police et les gendarmes ont pour objectif commun de maintenir l’ordre et la sécurité des biens et des personnes. Leur réelle différence relève de leur compétence géographique : les grandes agglomérations relèvent de la police, tandis que les zones rurales, périurbaines ainsi que les villes petites et moyennes relèvent de la gendarmerie.

S’agissant des effectifs, ils sont d’un peu plus de 103 000 pour les gendarmes et 151 000 pour les fonctionnaires de police. Une forte augmentation des effectifs en 2019 a montré une dégradation inquiétante du ratio dépenses de personnel/ensemble des dépenses : il passe à 89 % pour la police nationale et 84 % pour la gendarmerie. De plus, les moyens mis à disposition sont souvent décriés : des locaux vétustes, des véhicules qui ne permettent pas de travailler avec les mêmes moyens que les délinquants et des outils informatiques qui ont parfois beaucoup d’ancienneté à une époque où les technologies évoluent grandement. C’est notamment pour cela qu’un plan immobilier sur 3 ans (2018-2020) a été mis en place : 255 millions d’euros par an.

© Frédéric Prochasson – Adobe Stock

Le Gouvernement souhaite que les choses continuent d’évoluer favorablement pour les forces de l’ordre, et c’est pourquoi le budget 2020 est revu sensiblement à la hausse.

Le Président de la République a promis 10 000 recrutements sur la durée du quinquennat ; cela se traduira en 2020 par le recrutement de 2000 gendarmes et policiers supplémentaires.

Reste que le programme « police nationale » inscrit au budget fait état d’une baisse des effectifs due à des départs en retraite non intégralement remplacés. Les renforts se situent pour l’essentiel en préfectures pour des postes plus administratifs ou de pilotage des politiques publiques du ministère.

Le budget du ministère de l’Intérieur devrait connaître une progression de 111 millions d’euros. La répartition de cette hausse est la suivante : + 34 % pour la mission « préparation et interventions spécialisées des moyens nationaux » (322 millions d’euros), et +16 % pour la mission « exercice des missions militaires » (158 millions d’euros).

Pour : 5⃣5⃣✅
Contre : 2⃣6⃣❌
L'@AssembleeNat a voté hier soir la mission sécurité du projet de loi de finances 2020. Elle disposera en 2020 de 13,8 Mds€ de crédits soit une augmentation de 525 millions€.
? La protection des Français est une priorité du @gouvernementFR. pic.twitter.com/Il2nyr4HfK

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 6, 2019

Les dépenses de personnel de la police augmentent d’environ 350 millions d’euros, qui permettront de payer les primes et une partie des nombreuses heures supplémentaires accumulées. En parallèle, certains budgets seront en baisse : prévention et gestion de crises (- 45,55 %), préparation et interventions spécialisées (- 34,06 %).

Si le programme immobilier doit être poursuivi, le projet de loi de finances confirme des programmes déjà engagés dans le cadre de la transformation digitale, ce qui permettra de mieux utiliser le temps des agents.

Le malaise est grand aujourd’hui chez les forces de l’ordre. Reste à savoir si ces mesures leur rendront le sourire. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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