Depuis les années quatre-vingt, la France tentait de légiférer en matière d’égalité professionnelle à grand renfort de lois et de décrets, en vain. On préfère aujourd’hui au terme d’égalité celui de diversité, bien plus marketing…
Le ministère de l’Intérieur s’est récemment vu attribuer le label « Diversité », l’occasion de décrypter ce précieux sésame.
Le label « Diversité »
Ce label, créé en 2008, est une certification délivrée par l’AFNOR [1]. Il atteste de l’engagement de l’organisation dans la prévention et la lutte contre les discriminations. Pour obtenir ce label, l’organisation doit promouvoir la diversité, que ce soit en interne dans son recrutement, mais également en externe vis-à-vis de ses interlocuteurs.
Ce label peut être délivré aux entreprises, aux établissements publics, mais également aux collectivités territoriales qui remplissent les exigences d’un cahier des charges très strict. Aujourd’hui, plus de 400 organisations détiennent cette accréditation sur notre territoire.
Le processus de labellisation
Pour obtenir le label « Diversité », l’organisation doit suivre un processus d’une durée moyenne de 12 mois : création d’un dossier de candidature, étude du dossier par l’AFNOR, audit sur site, rédaction d’un rapport d’évaluation, attribution du label par l’AFNOR, certification…
Si elle remplit les conditions exigées, le label « Diversité » lui est attribué pour une durée de 4 ans renouvelable.
Un label pour quoi ?
Pour les employeurs, la gestion de la diversité constitue un enjeu majeur de cohésion sociale.
Cette certification, que ce soit dans le secteur privé ou public, atteste de la responsabilité sociale de l’organisation. Elle permet donc de la valoriser aux yeux de ses parties prenantes (usagers, clients, fournisseurs, etc.). De plus, d’un point de vue RH, elle favorise l’attractivité auprès des candidats et limite le turnover.
Cahier des charges respecté par le ministère de l’Intérieur
En juillet dernier, le ministère de l’Intérieur a décroché le label « Diversité » après avoir mené de nombreuses actions auprès de ses 276 000 agents : formation à la lutte contre les discriminations, rédaction de rapports d’analyse, création d’un site Internet dédié.
Pour obtenir ce label, le ministère de l’Intérieur a également dû s’engager sur différents objectifs, comme l’insertion de personnes en situation de handicap, l’intégration de jeunes dans la police et la gendarmerie, ou encore la formation de l’intégralité de ses agents.
Conclusion
Dans une société où la plupart des entreprises se contentent d’appliquer les contraintes réglementaires, il est important que l’administration publique se montre exemplaire. Une étude de France Stratégie a démontré que les discriminations génèrent un manque à gagner de l’ordre de 3 à 14 % [2] de notre PIB !
[1] Agence française de normalisation.
[2] « Le coût économique des discriminations », France Stratégie, septembre 2016
Les avantages d’une formation du Cours Servais
RYTHME
PERSONNALISÉ
FORMÉS EN 2022