Manifestations : les armes des forces de l’ordre

Les armes utilisées par les forces de l’ordre sont non seulement préalablement autorisées, mais leur utilisation est également réglementée. Toutefois, certaines de ces armes ont créé la polémique après avoir occasionné des blessures, notamment au visage et aux yeux, lors de la gestion des mouvements sociaux en cours.

Parmi les armes faisant polémique, le lanceur de balles de défense (LBD), communément appelé Flash-Ball, permet de tirer des balles en caoutchouc qui ont pour objectif de neutraliser une personne sans la tuer. Il est possible de l’utiliser sans aucune sommation pendant une opération de maintien de l’ordre, mais uniquement lorsqu’un policier est menacé physiquement ou de menace réelle d’un manifestant armé. La réponse des forces de l’ordre doit être proportionnée à l’attaque et tout à fait nécessaire. La note de service qui encadre l’utilisation du LBD précise qu’il ne faut pas viser la tête mais uniquement le torse, les membres inférieurs et supérieurs.

La grenade GM2L qui remplace désormais officiellement la GLI-F4 a fait plusieurs blessés dans la manif #PompiersEnColère.

Avec des caractéristiques très proches de la GLI-F4, les éclats lors de son explosion peuvent blesser en cas de présence à courte distance. Images Live Brut. pic.twitter.com/Q4XmapDcFY

— Remy Buisine (@RemyBuisine) January 28, 2020

Outre le LBD, il est possible d’utiliser des grenades de gaz lacrymogènes ou fumigènes. Ces grenades peuvent être lancées à la main ou à l’aide d’un lance-grenades avec pour objectif de maintenir les manifestants à distance ou disperser un groupe d’individus grâce à un gaz irritant qui diffuse une fumée blanche. Les policiers peuvent également utiliser leur pistolet aérosol, qui contient du gaz lacrymogène, lorsque des manifestants agressifs sont très proches d’eux.

Les policiers peuvent également être amenés, selon certaines règles, à utiliser le bâton télescopique de défense. Ici encore, il est interdit de frapper la tête et le cou.

Les agents de police ou de gendarmerie doivent être en possession de leur arme à feu, qu’ils ne sont autorisés à utiliser que lorsqu’ils ne sont pas pourvus de tous les autres moyens de coercition ou si ceux-ci ne sont pas suffisants pour les protéger.

La grenade GLI-F4 est la grenade la plus puissante utilisée depuis l’interdiction des grenades offensives suite à la mort d’un manifestant en 2014. Cette grenade a un triple effet : lacrymogène, sonore et de souffle. Chaque officier est dans l’obligation de faire une demande d’autorisation verbale à son supérieur avant tout usage. La France est le seul pays en Europe à utiliser la grenade GLI-F4.

Cette grenade a rapidement été critiquée par de nombreux avocats de Gilets jaunes ; en effet au cours de ces manifestations, 33 personnes ont été blessées et 5 ont perdu une main. Le caractère dangereux de cette grenade, qui contient 26 grammes de TNT, réside surtout dans son caractère explosif.

Conscient des dangers et des critiques, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé le retrait de cette arme au centre de la polémique. Reste que, pour certains, cette mesure n’est que symbolique puisque les stocks de GLI-F4 étaient en voie d’épuisement.

Une nouvelle grenade apparaît à la place, la GM2L, qui est une grenade lacrymogène annoncée sans explosif mais avec une « composition pyrotechnique ».

J’annonce le retrait des grenades explosives GLI-F4.
Les conclusions des travaux sur le nouveau schéma national du maintien de l’ordre seront rendues publiques dans les prochaines semaines. pic.twitter.com/LIkIewDNFh

— Christophe Castaner (@CCastaner) January 26, 2020

Au-delà de l’utilisation des armes autorisées, c’est manière dont sont gérées les différentes manifestations en France qui est au centre de la réflexion. Si les choses avancent dans le sens de l’apaisement, il reste encore beaucoup à faire pour que les manifestations puissent se dérouler dans le calme et dans un esprit constructif.

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