Le marché de la drogue se mondialise dans les années 1990 et implique une lutte de tous les instants. Il n’est donc pas étonnant que la lutte contre ce trafic soit une priorité répétée de tous les ministres de l’Intérieur depuis une quinzaine d’années. Quelle est la situation en France ?
Le trafic de drogue en France
Le trafic de stupéfiant est un marché lucratif, qui a généré en France un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2015. L’essentiel de ces revenus profite au crime organisé, dont les bénéfices nécessitent des procédures de blanchiment d’argent.
Ce trafic donne pourtant lieu à des sanctions très sévères, puisqu’elles peuvent aller de dix ans de prison et 7 500 000 € d’amende pour les actes délictueux, à la réclusion à perpétuité pour la direction d’un groupement ayant pour activité le trafic.
Afin d’accroître les moyens de lutte, les revenus des biens saisis sont reversés au fonds de concours « drogues », géré par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue, la toxicomanie et les conduites addictives (MILDECA). Ces ressources s’élevaient à 23 millions d’euros en 2011.
Les acteurs de la lutte contre le trafic
En France, la lutte contre le trafic de drogue est conduite par la MILDECA. Créée en 1982 et placée sous l’autorité du Premier ministre, sa mission est de coordonner l’ensemble des acteurs en matière de lutte antidrogue.
Au niveau du ministre de l’Intérieur, c’est l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) qui tient un rôle essentiel. Cet organisme dirige les différentes administrations – police, gendarmerie et douane – chargées de combattre les business illégaux sur le terrain.
Au plus près des territoires, deux acteurs œuvrent au quotidien afin de démanteler les réseaux de trafics : la brigade des stupéfiants de la police nationale et le réseau des GIR (groupements d’interventions régionales), qui réunit policiers, gendarmes, agents des douanes et de l’administration fiscale.
Les priorités du Gouvernement
Lutter contre les trafics passe inévitablement par la lutte contre l’entrée de drogue en France. Les priorités actuelles du Gouvernement dans cette lutte sont les suivantes :
- Accroître les collaborations avec les services de police étrangers.
- Contrôler Internet, puisque près de 700 boutiques de vente de drogue en ligne sont répertoriées à ce jour en Europe.
- Contrôler davantage le secteur aérien et notamment les aérodromes secondaires.
- Lutter contre le trafic de drogue dans les villes afin de lutter contre le trafic local.
- Intensifier la lutte contre la cannabiculture : 4,6 millions de plants de cannabis ont été saisis en Europe en 2011.
- Mener des actions ciblées aux Antilles, où le trafic de cocaïne est particulièrement intense.
Conclusion
La lutte contre le trafic nécessite de s’adapter sans cesse aux évolutions des trafics. À ce jour, le Gouvernement priorise certaines mesures, dont il conviendra d’évaluer les résultats. Les conséquences sanitaires et sociales liées aux usages de la drogue sont aujourd’hui un problème de santé publique.