Emmanuel Macron promet depuis 2017 de révolutionner ce qu’il appelle « l’ancien monde ». La préfecture de police de Paris, aux vastes compétences datant de plus de deux cents ans, fait partie de cet « ancien monde » décrit par le Président. Didier Lallement, nommé préfet de police de Paris en conseil des ministres du 20 mars 2019, aura la lourde charge de moderniser l’institution.
L’institution
Depuis sa création en 1800 par Napoléon, la préfecture de police de Paris est une administration unique en France. Sa mission est de lutter contre une multitude de dangers : délinquance, troubles à l’ordre public, catastrophes naturelles ou technologiques, risques urbains, routiers ou sanitaires, terrorisme, etc.
La préfecture de police de Paris n’est pas placée sous la hiérarchie de la Direction générale de la police nationale, elle est directement rattachée au ministère de l’Intérieur.
Le rôle du préfet de police
Les attributions du préfet de police trouvent leur fondement dans l’arrêté du 12 Messidor an VIII (juillet 1800). Nommé en conseil des ministres, le préfet de police de Paris est :
– responsable de la sécurité dans la capitale ;
– responsable de la police administrative au nom de l’État dans la capitale ;
– supérieur hiérarchique des fonctionnaires y compris de la police judiciaire ;
– préfet pour l’administration de la police de Paris et des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne ;
– préfet de la zone de défense et de sécurité de Paris ;
– responsable du commandement opérationnel unique de la sécurité dans les transports ferrés en Île-de-France.
Vers une réforme de la préfecture de Police
Le préfet de police Michel Delpuech a été limogé à la suite des dysfonctionnements rencontrés lors de l’acte XVIII du mouvement des Gilets jaunes. Son successeur, Didier Lallement, ancien préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, aura une double mission : mettre en œuvre la doctrine de « fermeté renforcée » de maintien de l’ordre et engager la réforme de la préfecture de police.
Manifestation d’avocats et de magistrats aujourd’hui à Paris : 3.500 participants contre la réforme de la justice selon la préfecture de police (@LCI)
— William Molinié (@WilliamMolinie) 15 janvier 2019
En effet, créée en 1822, l’institution semble fonctionner en vase clos. Elle décide par exemple seule du montage des dispositifs de maintien de l’ordre sans associer les CRS et gendarmes. Elle rend par ailleurs peu de comptes, le directeur de la police nationale n’ayant pas autorité sur elle.
Conclusion
Le nouveau préfet, Didier Lallement, a été choisi pour sa fermeté lors de sa gestion très affirmée du dossier brûlant des Gilets jaunes. Pour réformer la préfecture de Police de Paris, il faudra bien toute l’expérience de cet homme de 62 ans, qui a fait carrière entre les préfectures et les ministères, en passant par la direction de l’administration pénitentiaire.
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