Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, a annoncé durant l’été son souhait de mettre en place d’ici la fin de l’année la « police de sécurité » promise par Emmanuel Macron durant sa campagne électorale.
Un dispositif qui fait débat
La police de proximité est créée en 1998 sous le gouvernement de Lionel Jospin et se généralise en 2013. L’objectif était alors de mieux prévenir la délinquance et de « faciliter le vivre ensemble » en développant de meilleures relations entre policiers et population, notamment dans les quartiers.
Nicolas Sarkozy recentrera dès 2003 la police nationale sur ses missions régaliennes et supprimera cette police de proximité. Défendue par les gouvernements de gauche, elle est jugée trop consommatrice d’effectifs pour peu de résultats par les gouvernements de droite, qui préféreront développer les brigades d’intervention et une police plus « répressive ».
Elle refait son apparition dans le projet du nouveau président de la République sous le nom de « police de sécurité quotidienne ».
Le nouveau projet
Pendant la campagne présidentielle, le futur président avait déclaré vouloir revenir à une organisation « plus proche du terrain et mieux intégrée dans le tissu social des quartiers ».
C’est donc à nouveau la nécessité de la présence d’une force de police ancrée dans les zones sensibles qui est recherchée dans la création de cette police de proximité qui prend une nouvelle appellation : la « police de sécurité quotidienne ».
Les moyens et les effectifs de ce nouveau dispositif ne sont pas encore connus.
Créer du lien
La « police de sécurité quotidienne » ressemblera certainement en partie à l’ancienne police de proximité ; il conviendra cependant, pour Emmanuel Macron, de remettre à l’ordre du jour une organisation au plus près des concitoyens et de construire davantage avec les élus de terrains et l’ensemble des acteurs de la sécurité.
Prévenir la délinquance et la radicalisation doit en effet passer par une meilleure connaissance du terrain et l’établissement de liens durables avec la population.
Conclusion
La police de proximité peut être un véritable facteur d’apaisement entre jeunes et policiers dans les quartiers difficiles.
Toutefois, dans un contexte de restriction budgétaire et face aux résistances idéologiques, les écueils liés à sa mise en œuvre ne sont pas encore levés.