Mayotte, archipel de l’océan Indien, est un département et une région française. Le territoire est aujourd’hui en proie à un important mouvement de contestation lié à la pression migratoire des Comores voisines et à une forte crise sociale.
Le Gouvernement français vient de nommer un « délégué du Gouvernement » pour mettre en œuvre de nouvelles mesures.
Un département confronté à diverses sources de tensions
D’abord colonie française, Mayotte devient un territoire d’outre-mer en 1946. En mars 2011, le territoire devient le 101e département français, après le référendum de 2009.
L’île connaît de nombreuses tensions. La proximité avec les Comores facilite le flux d’immigration clandestine. Aujourd’hui, les immigrés comoriens composent plus de 40 % de la population à Mayotte. Le département est confronté à d’autres difficultés majeures : une forte croissance démographique et une grande pauvreté.
Une départementalisation inachevée, source d’inquiétudes
Mayotte exerce les compétences dévolues aux départements et aux régions d’outre-mer. Le 1er janvier 2014, l’île devient la neuvième région ultrapériphérique de l’Union européenne.
Les habitants de Mayotte sont représentés à l’Assemblée nationale par deux députés et au Sénat par deux sénateurs. Le département compte 17 communes et 19 cantons. Les habitants de Mayotte ont voté à une large majorité en faveur de cette départementalisation. Aujourd’hui, pour améliorer leurs conditions de vie, ils demandent l’alignement des aides sociales avec la métropole, notamment le droit au SMIC.
La départementalisation demeure incomplète à ce jour. Par ailleurs, les changements institutionnels induisent des transformations sociales, économiques et culturelles qui chamboulent les habitants.
Des revendications récurrentes auprès de l’État
Dès 2011, Mayotte connaît d’importants mouvements de contestation contre l’augmentation du coût de la vie. Depuis, des grèves pour revendiquer différents droits sont quasi annuelles.
En 2018, des actes de violence dans des établissements et transports scolaires débouchent sur une grève générale contre l’insécurité et contre la forte immigration clandestine provenant des Comores – blocages routiers, opération « île morte », manifestations de rues…
L’intersyndicale et le Collectif des citoyens à l’origine du mouvement reprochent au Gouvernement « sa méconnaissance du territoire », son incapacité à assurer la sécurité et à régler la question migratoire. La ministre de l’Outre-mer entend proposer de nouveaux axes de travail pour « repartir de zéro ».
Outre la sécurité et l’immigration, d’autres questions doivent être abordées : l’éducation, le logement, la santé, l’aménagement du territoire.
Conclusion
Les négociations entre le Gouvernement et le Collectif de citoyens vont permettre une reprise du dialogue. Le mouvement mahorais entend suspendre la grève le temps de vérifier « que les paroles que nous a données l’État ici sont des paroles fiables ».