La cybercriminalité est le terme employé pour désigner l’ensemble des infractions pénales qui sont commises via les réseaux informatiques. On parle aujourd’hui de plus d’un milliard de données volées et d’un préjudice qui avoisinerait les 400 milliards de dollars par an.
Le développement de la cybercriminalité
Internet est devenu un terrain rêvé pour les escrocs. Les chiffres donnent le « tournis » : 120 000 personnes se font voler leur identité chaque année sur le net, le cyber crime ferait 8 victimes par seconde dans le monde et 90% des entreprises américaines ont été victime de piratage en 2012. Ce « business » est d’autant plus difficile à appréhender qu’il recouvre des domaines très variés (1fraude à la carte bleue, ventes d’objets volés, piratage d’ordinateurs, diffusion d’images pédophiles …).
Le problème principal de la cybercriminalité est lié à la difficulté de lutter contre une délinquance transfrontalière qui rend les enquêtes et les jugements difficiles.
La nécessité de renforcer la coopération internationale
Les pratiques destructrices qui se développent dans le cyberespace en se jouant des frontières nécessitent une forte coopération internationale qui se traduira par la signature d’une convention au niveau européen le 23 novembre 2001. Il s’agit du premier instrument de droit international conventionnel contraignant spécifiquement élaboré pour lutter contre la cybercriminalité. Il offre un cadre légal à la lutte contre la cybercriminalité et favorise l’échange d’informations entre les pays signataires (146 pays) . La convention énumère les mesures à prendre par les Etats signataires tout en leur laissant une certaine marge de manœuvre quant à l’incorporation de ces dispositions en droit national. Elle se veut un outil au service des Etats. La France a par exemple complété des lois anciennes comme la loi Golfain de 1988 relative à la fraude informatique et inséré des lois nouvelles comme celles de juillet 2004 relative aux communications électroniques.
La cyber sécurité : un enjeu de taille pour les Etats
Le fonctionnement de notre société moderne s’appuyant sur le bon fonctionnement de systèmes d’information et de nouvelles technologies qui sont aujourd ’hui la cible d’attaques de la part de cyber délinquants, la sécurité de ces systèmes revêt un enjeu stratégique tout particulier ; les efforts internationaux et nationaux se multiplient dans ce domaine.
En 2013 l’Europe s’est dotée d’un centre anti-cybercriminalité dont le siège est situé à La Haye dans les locaux d’Europol. Puis en 2014, elle crée une force d’action contre le cyber crime ayant pour objectifs de coordonner les enquêtes anti-cybercriminalité ainsi que de lutter contre les botnets, chevaux de Troie bancaires, activités des criminels sur le draknet. Europol (1police criminelle internationale), Eurojust (1unité de coopération judiciaire européenne), chercheurs, FBI … viendront prêter main forte à cette force appelée le J-CAT.
Chaque pays est ensuite amené à se doter de moyens propres pour renforcer la cyber sécurité et travailler en partenariat avec les forces internationales. En France, Gendarmerie nationale et douane se sont par exemple dotées de services spécialisés. Mais le plus important étant de former tous les acteurs (1entreprises, collectivités, banques…) aux enjeux de la cyber sécurité : de nombreuses formations se développent aujourd’hui dans les universités françaises et vont de la licence aux Masters
Conclusion
Si actuellement on parle moins dans les médias de la cyber sécurité que de la lutte anti terrorisme, les institutions internationales et de nombreux Etats en font aujourd’hui une priorité au même titre que la lutte contre le terrorisme. Si la menace de la cybercriminalité est bien présente, le marché de la cyber défense semble très prometteur dans les années à venir.