La police nationale est aujourd’hui sous les feux de l’actualité. Le 2 octobre 2019, 27 000 policiers ont manifesté à Paris pour faire entendre leurs revendications et leur malaise, après des mois d’émeutes urbaines.
Une organisation spécifique et un Code de déontologie très strict
Il existe trois types de police : la police nationale, qui est une police d’État rattachée au ministère de l’Intérieur, la police municipale, placée sous l’autorité du maire, et les gendarmes, qui sont des militaires. Les effectifs de la police nationale sont répartis en trois corps et seize grades.
Un Code de déontologie contient un ensemble de règles sur les obligations inhérentes à l’état de policier : loyauté envers les institutions républicaines, intégrité, impartialité, aide et assistance aux personnes même en dehors de leur temps de service, devoir de réserve, secret professionnel… Tout manquement expose les agents à des sanctions disciplinaires, voire pénales. Le Code de déontologie souligne également des devoirs de l’État et de la hiérarchie, particulièrement celui de protéger les agents et leurs proches.
Marche de la colère des policiers à Paris, action en hommage aux 51 suicides dans la profession depuis le début de l’année. #marchedelacolere pic.twitter.com/YsljuSoJp5
— Remy Buisine (@RemyBuisine) October 2, 2019
Droit syndical et manifestation
Pour les fonctionnaires de police, « le droit syndical est garanti » d’après la loi Pors datant de 1983. Le taux de syndicalisation est particulièrement élevé chez les policiers : 49 % des agents de la police de l’État ou de la police municipale sont syndiqués. Si les policiers n’ont pas le droit de se mettre en grève, leur droit de manifester est plus trouble. Le Code de déontologie stipule que « le policier est tenu à l’obligation de neutralité. Il s’abstient, dans l’exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques ». Mais les policiers ont toutefois le droit, lorsqu’ils ne sont pas en service, de « s’exprimer librement dans les limites imposées par le devoir de réserve et par la loyauté à l’égard des institutions de la République ».
Malaise policier et revendications
Conditions de travail en forte dégradation, non-paiement des heures supplémentaires, épuisement, bond exceptionnel du nombre de suicides, remise en cause d’acquis avec la réforme des retraites en gestation… tous les ingrédients du malaise profond des policiers sont réunis. Et de multiples revendications portées par les organisations syndicales des policiers en découlent. Au total, les policiers ont accumulé 23 millions d’heures supplémentaires non rémunérées et depuis le début de l’année, 49 suicides ont été enregistrés.
Colère froide. Christophe, 50 ans, salarié de l’AFPA, s’est suicidé en janvier suite à l’annonce d’un plan social balayant 1541 emplois. Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de la formation en 2009, la souffrance des salariés est extrême. À lire dans l’@humanite_fr ⤵️ pic.twitter.com/Xj02gdymH7
— Thomas Portes ✊ (@Portes_Thomas) March 6, 2019
La mobilisation massive des policiers pour le maintien de l’ordre, puisée dans les effectifs des commissariats, a eu pour effet une forte hausse à Paris de la petite délinquance. Colombe Brossel, adjointe à la mairie de Paris en charge de la sécurité, réclame à nouveau des renforts d’effectifs policiers au ministre de l’Intérieur. « Les policiers ne sont pas assez nombreux pour assurer toutes les missions qu’on leur demande : maintien de l’ordre et sécurité du quotidien. L’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre », selon l’élue, qui souligne que la police municipale de Paris renforcée (3 400 agents fin 2019) n’est pas faite pour remplacer la police nationale.
Conclusion
Tous les syndicats policiers sont unanimes pour faire valoir « un ras-le-bol profond ». Face à la colère des policiers, le ministre de l’Intérieur met en avant les efforts budgétaires et les mesures prises depuis le début du quinquennat : hausse de plus d’un milliard d’euros du budget de la police nationale, et la promesse du recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur l’ensemble du mandat. Des conditions de nature à favoriser un meilleur exercice pour les polices nationale et municipale.
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