L’ancien président de la République (1995-2007) nous a quitté ce jeudi 26 septembre à l’âge de 86 ans. Retour sur cinq dates qui ont fait de Jacques Chirac, un homme politique pas comme les autres.
Le discours du Vel d’Hiv
Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac, alors Président de la République, s’exprime au Square des martyrs du Vel d’Hiv dans le 15e arrondissement de Paris.
« La France, patrie des lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable », déclare ce jour-là l’ancien maire de Paris, qui préside les cérémonies du 53e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv. « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français ».
Sûrement l’un des discours les plus importants de la fin du XXe siècle.
Sûrement le plus courageux.
Sûrement le plus juste.Le 16 juillet 1995, #Chirac est le premier Président français à reconnaître la responsabilité de l’État dans la Rafle du Vel d’Hiv. pic.twitter.com/d6NSA1ljWX
— Guillaume Benech (@GuillaumeBenech) September 26, 2019
Pour la première fois, un président de la république Française reconnait la responsabilité de la France dans les déportations de juifs. Historique.
La dissolution de l’Assemblé nationale
Ce fût l’un des épisodes les plus rocambolesques de l’histoire politique française. En avril 1997, le président Jacques Chirac décide de dissoudre l’Assemblée nationale où la droite est pourtant majoritaire. Le but ? L’idée de se faire réélire lors des élections législatives anticipées, pour ensuite se lancer dans des mesures impopulaires. Une mauvaise analyse qui coûtera cher à la droite.
« J’ai acquis la conviction qu’il faut redonner la parole à notre peuple »
21 avril 1997: Jacques Chirac prononce la dissolution de l’Assemblée nationale pic.twitter.com/0j7Ro4t7jT
— BFMTV (@BFMTV) September 26, 2019
La gauche, menée par Lionel Jospin et de fortes personnalités (Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Bernard Kouchner ou encore Ségolène Royal) remporte quelques semaines plus tard les élections législatives. Lionel Jospin devient alors Premier ministre et s’installe à Matignon. C’est le début de la troisième cohabitation de la Ve République.
Non à la guerre en Irak
« L’Irak ne représente pas aujourd’hui une menace immédiate telle qu’elle justifie une guerre immédiate. La France en appelle à la responsabilité de chacun pour que la légalité internationale soit respectée (…). S’affranchir de la légitimité des Nations Unies, privilégier la force sur le droit, ce serait prendre une lourde responsabilité ».
« Quelle que soit la durée de ce conflit, il sera lourd de conséquences pour l’avenir. »
Le jour où Jacques Chirac a dit « non » à la guerre en Irak pic.twitter.com/hHD7k4cWve
— BFMTV (@BFMTV) September 26, 2019
Le 18 mars 2003, Jacques Chirac détonne. Convaincu qu’une guerre déstabilisera la région, le président de la République française refuse de se joindre aux États-Unis et à la Grande-Bretagne pour envahir l’Irak. Le lendemain, la guerre est déclenchée et le chef de l’Etat bat tous les records de popularité, avec plus de trois quarts des Français se déclarant satisfaits de sa décision.
Le discours à l’ONU
3 septembre 2002. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Réunis sous l’égide de l’ONU tous les dix ans pour évoquer l’environnement, les dirigeants du monde entier sont interpellés par le président français. Pourtant, en 2002, l’environnement n’a pas encore l’importance qu’on lui accorde aujourd’hui. Au sommet de la Terre à Johannesburg (Afrique du Sud), Jacques Chirac surprend une fois de plus son monde dans un discours qui marquera les esprits.
Il y a 24 ans, Jacques Chirac intervenait pour la première fois à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU??
Le Président francais?? soulignait que la richesse créée par la mondialisation devait se traduire par plus de solidarité ➔https://t.co/hChGEUFtqk#AGNU/#UNGA@UN_PGA pic.twitter.com/c9Md0YAy6Z
— ONU Info @ #AGNU ?? #UNGA (@ONUinfo) September 27, 2019
« L’Europe est frappée par des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. L’économie américaine, souvent boulimique en ressources naturelles, paraît atteinte d’une crise de confiance dans ses modes de régulation. L’Amérique Latine est à nouveau secouée par la crise financière et donc sociale. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brun, s’étend et menace d’empoisonnement un continent tout entier. L’Afrique est accablée par les conflits, le sida, la désertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatique (…) Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! (..) Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie ».
Musée du Quai Branly
C’est sous l’impulsion de Jacques Chirac que le 20 juin 2006, le musée du quai Branly ouvre ses portes. Situé dans le 7e arrondissement de Paris, au pied de la tour Eiffel, le bâtiment réalisé par l’architecte Jean Nouvel, est dédié aux civilisations non européennes. Connaisseur érudit des arts premiers et du Japon, Jacques Chirac a su laisser une trace culturelle importante lors de son passage au pouvoir.
Le musée qui porte aujourd’hui son nom (Musée du quai Branly – Jacques Chirac), lui avait même consacré une exposition en 2016, « Jacques Chirac ou le dialogue des cultures » pour fêter ses dix ans d’existence.
#Instantané En 2006, alors qu’il était encore secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan avait inauguré le musée du Quai Branly avec le président Jacques Chirac et en présence du chef Laukalbi de Tanna, une des îles du Vanuatu. Photo : Francois Mori #AFP pic.twitter.com/A0mrxOxP11
— Agence France-Presse (@afpfr) August 18, 2018
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